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Phoque Gracieux nage en eaux troubles
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Phoque Gracieux nage en eaux troubles
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18 novembre 2019

Pourquoi aujourd'hui sera une bonne journée

Aujourd'hui c'est lundi, il n'est pas encore 9h mais j'ai décidé que cette semaine j'allais prendre ma vie de chômeuse en main ! J'ai passé beaucoup trop de temps à me morfondre suite à ma perte d'emploi. Il faut dire aussi que je me suis cassé un orteil fin septembre, ce qui m'a contrainte à l'immobilité, ne pouvant pas vraiment sortir de chez moi. En réalité les premiers temps je n'ai pas pu m'y résoudre, et me suis quand même obstinée à faire quelques petites courses dans mon quartier, et quelques sorties, quitte à prendre 10 minutes pour avancer de 300 mètres. Mais j'aurais quand même dû lever le pied car si aujourd'hui je n'ai plus la démarche claudiquante d'un pigeon en fin de vie, j'ai toujours anormalement mal et je regrette.

Toujours est-il que je suis passée me réinscrire à l'agence d'intérim ("à part 2h par ci, 2h par là on n'aura rien de mieux à vous proposer"), j'ai lancé une machine, décidé de reprendre ce blog et de terminer enfin le petit manteau que je tricote pour le baptême de mon filleul par alliance. J'ai aussi une grosse pile de livres prêtés à lire (j'en ai déjà lu deux !), et la saga des Rois Maudits à terminer de relire (c'est véritablement passionnant, et un réel plaisir de me replonger dedans).

Alors, que s'est-il passé depuis 6 semaines ?

Un orteil cassé, donc. Un dimanche soir, en sautant sur le canapé j'ai heurté la table basse. Voilà. Alors si me cogner les orteils ça arrive souvent, comme tout un chacun, en faire un malaise et avoir la nausée et surtout que la douleur ne fasse qu'empirer m'a fait comprendre que cette fois ci c'était bon pour une fracture (et je m'y connais, m'étant déjà cassé les deux bras, mais pas en même temps ouf). Et EVIDEMMENT ce soir là une copine devait passer prendre un verre chez nous parler de ses soucis de couple, ce que je ne pouvais pas annuler car 1/ quand quelqu'un a besoin de parler on n'annule pas et 2/ cela s'est produit alors qu'elle était déjà en bas de l'immeuble. Donc j'ai essayé d'encaisser toute la soirée, mais quand mon père m'a appelée j'en ai profité pour lui raconter et me faire plaindre un peu. Et là, quand je lui ai dit que je verrais comment ça évolue dans la semaine pour envisager d'aller voir un médecin, il s'est limite mis en colère : "mais tu te rends compte, si c'est déplacé, s'il y a un épanchement, on sait jamais, peut-être que ça se remettra jamais, ou alors ça va s'infecter, GNAGNAGNA" on parle quand même de l'homme qui s'est déjà ouvert un doigt jusqu'à l'os et s'est contenté de se faire une attelle avec une demi pince à linge, d'attacher le tout avec de la gaze "et puis de toute façon j'ai pas le temps". Le genre d'exemple que je m'efforce de suivre depuis que je le connais vraiment, souffrant certainement d'un oedipe tardif. Bon du coup il m'a convaincu d'aller passer une radio, effectivement fracture, et puis je ne suis pas plus avancée. On attache on bouge plus et on attend que ça passe. Ouais ouais j'ai que ça à faire de plus bouger. N'empêche que 6 semaines plus tard, je glapis si un truc me touche le dessus du pied. Tant pis pour moi !

Il s'est passé également les dernières formalités de rupture de mon contrat de travail. Ca ne s'est pas très bien passé, j'arrive personne ne me dit bonjour, l'un de mes chefs seulement est présent et ne me regarde pas dans les yeux, mes anciens collègues ne me calculent pas, à croire que j'ai fait quelque chose de mal. Je sais même pas s'ils se rendent compte qu'eux aussi se font bouffer par les mêmes patrons qui doivent leur avoir raconté des horreurs sur moi pour justifier un départ aussi brusque. Il n'empêche que ça me torture encore aujourd'hui, toutes les crasses que j'ai subies. Je déteste repasser devant une de leurs agences, je frémis à l'idée de les croiser dans la rue, je ne sais même pas si c'est de la peur ou de la colère ou bien les deux. Et lundi soir, je vais tranquillement à mon cours de Pilates avec une amie, quand je croise la voiture de l'un de mes anciens chefs garée bien tranquillement dans ce quartier d'une ville qu'à priori ils ne fréquentent pas car bien trop populaire ou familiale pour eux. Pas assez de fric à se faire. La voiture y était toujours au retour, et je n'ai pas pu me tromper c'est moi qui me suis chargée de faire assurer par l'une des boites tous leurs véhicules, donc je connais au moins les immatriculations, et puis je suis déjà montée dedans. Je me suis alors rappelée qu'il était question avant mon départ d'acheter un ancien entrepôt justement dans cette ville et de le transformer en loft de luxe. Dans ce quartier le plus populaire de tous, oui oui. La gentrification est en marche et ne connait aucun obstacle ! En tout cas j'en ai pas dormi de la semaine, on verra bien s'il y est encore ce soir.

Il s'est passé également un gros espoir très déçu de travail à la mairie comme juriste foncier / urbanisme. Gros espoir car je correspondais en tous points au poste, que cela m'intéressait énormément, que l'entretien s'était délicieusement bien passé (j'étais malade de stress les jours qui ont précédé jusqu'à l'heure H, mais ensuite j'étais hyper hyper zen tellement je me sentais à ma place pour une fois), très motivée... Et très déçue parce que finalement ils ont choisi une avocate, qui avait déjà un travail en soi, mais son statut est plus vendeur c'est certain. Moi je me suis demandé ce qui pouvait pousser une avocate à accepter de diviser son salaire par 2 ou 3 pour se contenter de ce qui est proposé dans la fonction publique. Les horaires sans doute, car il faut reconnaitre que les avocats n'ont pas le temps d'avoir une vie en dehors de leur travail. Elle a sûrement une famille qu'elle souhaite voir plus souvent. En tout cas on me dit que c'est sûrement que quelque chose de mieux m'attend par ailleurs. Moi je sais ce que c'est : 2h par ci, 2h par là en intérim !

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